Si l’on associe spontanément la vente aux enchères au marché de l’art où à celui du mobilier ancien, elle est aussi de plus en plus répandue dans le domaine de la transaction immobilière.
Si l’on associe spontanément la vente aux enchères au marché de l’art où à celui du mobilier ancien, elle est aussi de plus en plus répandue dans le domaine de la transaction immobilière.
De nombreux vendeurs ou acquéreurs semblent encore frileux quant à adopter cette pratique pour concrétiser un
projet de transaction, et pourtant elle présente de nombreux avantages, comme le constate Anne de
Planchard dont le cabinet Immocréation propose la vente aux enchères par appel d’offres depuis
cinq ans. « C’est un moyen qui est bien apprécié des vendeurs car elle met en exergue en toute
transparence le prix du marché du bien.
Le bien est mis en vente en général de 15 jusqu’à 30% endessous de sa valeur vénale pour que chaque personne intéressée puisse participer à l’enchère. Le vendeur reste libre de choisir l’offre qu’il souhaite: cela peut être la plus élevée, ou celle un peu plus basse si le dossier de financement de l’acquéreur est meilleur. » Le principe ? Le bien est proposé à la vente après estimation et signature d’un mandat exclusif, le prix est affiché en dessous du prix du marché et les visites peuvent commencer.
Les personnes intéressées s’inscrivent alors à
la vente et participent de manière anonyme. « La seule différence dans notre métier d’agents
immobiliers : les acquéreurs transmettent leurs offres sur le site internet. Les acquéreurs potentiels
visualisent les offres de prix concurrentes et peuvent ainsi faire des offres supérieures en temps réel.
L’objectif est d’obtenir, en 45 jours, la meilleure offre d’achat.»
Si celle-ci s’avère en dessous du prix attendu par le vendeur, ce dernier peut naturellement refuser la vente. « Au final, il ne prend aucun risque » ajoute Cécile Rollet-Colombat de la Régie des Célestins qui plébiscite également cette pratique particulièrement intéressante pour relancer une transaction. « Lorsque un bien est depuis trop longtemps sur le marché parce qu’il a été surestimé ou que les vendeurs souhaitent accélérer la vente, la vente aux enchères redynamise la transaction. Souvent, un bien surestimé remis en annonce avec une baisse de prix échappe à l’attention des acquéreurs potentiels alors qu’une vente aux enchères remet le bien.
Voilà des arguments qui séduisent des vendeurs tendus par le remboursement d’un prêt relais par exemple. « Il faut environ deux mois pour préparer la vente mais après tout va très vite, en une journée le vendeur a l’assurance de se voir proposer une offre » ajoute Cécile Rollet-Colombat. Même si la vente aux enchères peut se conclure sur une déception ou le refus d’une offre trop basse, pour Christine Berger de CHB immo, elle présente effectivement bon nombre d’avantages.
« Depuis 2017 j’ai délaissé la transaction classique pour me consacrer entièrement à la vente aux enchères. Le vendeur a tout à y gagner car il stipule un prix de réserve sur le mandat. Quant aux acheteurs, ils sont friands, convaincus de pouvoir faire une bonne affaire ! La vente aux enchères permet d’obtenir les vrais prix du marché. » Il est impératif que l’acquéreur potentiel calcule son budget au préalable et définisse le montant à ne pas dépasser en étudiant sa capacité d’emprunt, validée par la banque avant toute inscription à une vente. Si de nombreux freins demeurent, notamment du côté du vendeur le plus souvent peu enclin « psychologiquement » à vendre son bien personnel de cette manière, la vente aux enchères, depuis longtemps l’apanage des notaires, pourrait bien devenir la nouvelle tendance à suivre des agents immobiliers. Adjugé ! Vendu !